Il y a dans tes yeux verts des petits grains dorés
Du sable déposé par une mer de velours
Et lorsque tu t’étonnes de la lumière d’un jour
C’est comme si je tombais dans un puits de clarté
Souvent dans tes yeux verts d’étranges reflets brillent
Ils ondoient et ils dansent au gré des tes humeurs
Il en est même certains qui parfois me font peur
et puis tu me rassures d’un sourire de pupilles
Il y a dans tes yeux verts des champs de papillons
Qui butinent des fleurs que je ne connais pas
Des essences inconnues des fragrances au delà
De mes sens affolés par tes doux aiguillons
Et c’est dans tes yeux verts que très souvent je rôde
Vers ta tendre forêt pour une balade nocturne
Sautons-nous en riant de vénus à saturne
Brûle moi maintenant de ton feu d’émeraude
Quand ton vert se fait gris sous une indignation
Que les ombres s’affolent avec leurs ailes noires
Retenant tes rétines aussi bien qu’un miroir
Je connais tes partances pour les rives de passion
Il y a un loup qui dort dans tes yeux verts de fou
Le revers de ton âme, les crocs de ta douceur
Mais moi je plonge en toi et tant pis pour la peur
Dans ton regard de jade en recherchant le où
Je suis bien prévenu les risques sont possibles
Mais je n’ai plus trop l’âge de me demander l’heure
La pendule nous indique l’éphémère du bonheur
Et les mâchoires du temps sont plus irrépressibles
Renaud de Hurlevent.