C’est plus la saison des poèmes
Alors je t’en fais un quand même
Tu le mettras dans ton placard
Ou dans le buffet de ta gare
La ville est voilée grise et noire
Le ciel rigole le long des rues
Une véritable journée à boire
Toute l’eau qui tombe des nues
Des ombres-fantômes se faufilent
A travers les rideaux de pluie
Devant les immeubles immobiles
Qui sont aveugles au temps qui fuit
Au loin le bruit des canons tonne
Sur une terre qui s’imbibe de sang
Et l’horreur des cris qui résonnent
Mets les humains au premier rang
Pourtant je ne vois ni n’entends
Tous ces fracas depuis ma bulle
Ce doit être le souffle du vent
Qui me parle de majuscules
Le monde est tellement différent
Vu par le prisme de l’amour
Je vois les yeux que tu me tends
Ta courte échelle vers l’autre jour
Un jour pour employer nos vies
A faire autre chose que survivre
Un open-bar sur nos nos envies
Et tout ce vent qui nous enivre.
Renaud de Hurlevent,