Renaud de Hurlevent

Grenouille et Cafard

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Dans un carrosse une grenouille
Serrait ses fesses de batracien
A vrai dire elle crevait de trouille
Dans son costume un peu ancien

Son cocher noir fendait la nuit
En un sillon crépusculaire
Le fouet sur les chevaux de buis
Claquait au vent de ses molaires

Ils avaient rendez-vous, ils étaient attendus
Dans le palais des loups ils étaient convoqués
Pour une inhabitude, un exercice tendu
Bigre vous m’inquiétez, serait-ce un bal masqué ?

Cet étrange attelage se rendait messieurs-dames
Vers les sièges du pays lustrés d’augustes fesses
Ils montaient à Paris, serpents de macadam
Le Président Renard les conviait à sa messe

Quand Grenouille et Cafard se présentèrent aux grilles
Le grillon-chef adjoint, voyant cet assemblage
Décida illico d’alerter ses gorilles
Qui se précipitèrent en brandissant leur cage !

Bien sûr cette fable a une morale
Comme toutes les fables affabulées
Quand tu seras convoqué au bal
Cache le balai pour t’envoler.

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