Je voulais te séduire
J’ai avancé mon pion
D’un timide sourire
Tu as poussé le tien
Alors m’enhardissant
J’ai forcé le destin
Et mon cavalier blanc
Enjambe les fantassins
Tu as sorti ta tour
Pour t’enfermer dedans
La porte à double tour
Une vraie tour d’argent
Alors avec mon fou
Qui piaffait d’impatience
Je me suis rué sous
Le mur de ton silence
Et là, hallucinant
Digne d’une autre époque
D’un geste méprisant
Tu m’as fait un grand roque
Je me suis retrouvé
A côté de ton roi
J’ai sorti mon épée
Mais le trop vieux que moi
M’a transpercé le ventre
Je me suis effondré
Ma fierté je la rentre
Le sang sur l’échiquier
Je t’envoie ce poème
Comme je suis beau joueur
Bon, peut-être un peu blême
Échec et mat je meurs
Renaud de Hurlevent.