Renaud de Hurlevent

Le serpent

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Alerte aux chocs de verres
En bas dans la cuisine
Les voix qui vocifèrent
Les attaques vipérines

La couverture remonte
D’un cran sur sa frimousse
Et sa peau qui affronte
Le serpent de la frousse

Les claquements de chair
Les sanglots de maman
Elle est tombée par terre
Le silence est glaçant

Il s’enfouit sous son lit
Le venin de la peur
Parmi les moutons gris
Lui fracasse le cœur

Les pas dans le colimaçon
Lourds comme des canons
Des boulets de glaçons
La guerre n’a pas de nom

La silhouette qui s’allonge
L’ombre sur le parquet
La terreur qui le ronge
Plantée dans ses hoquets

La suite est suspendue
Dans une pauvre mémoire
Dont les fuites éperdues
Ne valent pas grimoire

Renaud de Hurlevent.

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