Le soleil est chanceux c’est un sacré veinard
Qui peut lécher ton corps du matin jusqu’au soir
Darder sa langue de feu comme on brandit un dard
Voguer sur tes frissons allumer tes brûloirs
Moi le mortel jaloux de son dément pouvoir
Je priverai la nuit de sa cape de velours
Et viendrai te surprendre à la tombée du noir
Quand le chien et le loup se disputent ta cour
J’éclipserai Hélianthe le temps de notre étreinte
Le ciel se piquera de tous ses clous brillants
Je t’aimerai de lune quand le soleil d’astreinte
Tournera ses rayons vers les autres néants
Je partirai à l’aube tu dormiras encore
Emportant sur mes mains l’odeur de ta chaleur
Concurrence déloyale de l’astre au regard d’or
A cheval sur la brume comme un cambrioleur
Tu te réveilleras et langoureusement
Tu loveras tes draps en panthère alanguie
Au cœur de ton intime palpite doucement
Le souvenir de moi quelques gouttes de vie
Renaud de Hurlevent.