Elle mangé des pains noirs
Dans sa vie et ses yeux
Connu tant de déboires
Sans jamais faire d’aveu
La costaude
Contre vents et marées
Elle a fait pour ses gosses
Un quai pour s’amarrer
Bien abrité des bosses
La costaude
Des passages de crises
Et le poing sur la table
Des gâteaux sans cerise
Avec la queue du diable
La costaude
Elle a connu des hommes
Des futiles dérisoires
Et des boules de gomme
Qui vivaient de mémoire
La costaude
Et d’autres plus coriaces
Ceux qui se disaient vrais
Qui lui niquaient sa race
Quand ils rentraient bourrés
La costaude
Même les hommes de loi
Qui maîtrisent le pire
Dans leurs costumes froids
Ne glacent pas son sourire
La costaude
Jamais son cou ne plie
Ni son regard ne flanche
Car tant qu’elle est en vie
Elle refuse les planches
La costaude
Renaud de Hurlevent.