Elle est là sur le banc
De ce square de printemps
Un bouquin dans les mains
Un sourire dans le coin
De sa bouche amusée
Par mes approches rusées
Visible comme un pou
Sur une tête de roux
Peut-être que je délire
Que son livre fait rire
Qu’elle n’a pas remarqué
Mon manège de Mickey
Six mois que je promène
Rimbaud avec Verlaine
Dans les cris si heureux
Des silences d’amoureux
Son aura est solaire
La mienne est solitaire
Sauront-elles s’attirer
Sans nos humains surfaits ?
J’ai posé Paul et Arthur
Petits grains vers le futur
Pages cornées comme clins
D’une vision pour deux mains
Je ne suis plus revenu
Au square de l’été venu
Mon absence fut-elle perçue
S’en est elle même aperçue ?
Un coup de téléphone
Sur mes tympans aphones
Le rébus de mon numéro
N’a pas résisté à Caro
Rendez-vous à Rome
J’ai déjà l’arôme
De nos grains de peau
Sous nos oripeaux
Le suite est confidentielle
Voire un peu superficielle
Par rapport à vos sérieux
De penser à vous trop vieux.
Renaud de Hurlevent.